Brussels Airlines : 1.000 postes en moins pour «survivre» à la pandémie

  13 Mai 2020    Lu: 524
Brussels Airlines : 1.000 postes en moins pour «survivre» à la pandémie

Dernière victime en date d'un secteur en crise, la compagnie aérienne belge Brussels Airlines, filiale de Lufthansa, compte supprimer un quart de ses effectifs, soit environ 1.000 postes, afin d'«assurer sa survie» face à la pandémie de coronavirus.

«Cette crise sans précédent a aggravé notre situation financière, nous obligeant à prendre des mesures importantes et indispensables. La restructuration est nécessaire de toute urgence afin de survivre à la crise actuelle», a expliqué mardi le PDG de la compagnie, Dieter Vranckx, à l'issue d'un conseil d'entreprise extraordinaire.

Son «plan de redressement», présenté dans la matinée prévoit «une réduction de la flotte» de 54 à 38 avions, soit une baisse de 30%. «La taille globale de la compagnie, et par conséquent ses effectifs, seront réduits de 25%», a indiqué Brussels Airlines, qui «collaborera avec ses partenaires sociaux pour réduire le nombre de licenciements forcés à un minimum».

«On ne veut pas signer un chèque blanc» à la direction, a réagi Didier Lebbe, du syndicat CNE sur la RTBF, demandant du temps pour «digérer» ces annonces. Une réunion était prévue dans l'après-midi entre les syndicats et plusieurs membres du gouvernement belge, dont la Première ministre Sophie Wilmès.

Dans un tweet, cette dernière a regretté «une annonce difficile» pour les personnels de la compagnie et leur famille. Brussels Airlines espère, avec ces suppressions de poste, pouvoir «se développer de manière rentable dès que la demande dans le transport aérien aura retrouvé une nouvelle normalité, ce qui est prévu à partir de 2023».

La compagnie justifie ces annonces par «l'impact extrêmement négatif de la crise du coronavirus sur (ses) finances» et «la toujours très faible demande pour des voyages en avion».

Depuis le 21 mars et la suspension temporaire de tous ses vols, Brussels Airlines «perd un million d'euros par jour en raison de pertes de revenus et de coûts qui ne peuvent être évités, tels que les frais de leasing et d'entretien de ses avions».

«Liquidation»

L'ensemble du secteur est dans un flou total sur le calendrier d'une possible reprise des vols alors que le déconfinement débute tout juste dans plusieurs pays. Avant Brussels Airlines, plusieurs compagnies avaient déjà annoncé des suppressions de postes, comme les britanniques Virgin Atlantic (3.150 emplois) et British Airways (12.000), l'irlandaise Ryanair (3.000) ou encore la scandinave SAS (5.000).

De son côté, le patron de Lufthansa, premier groupe de transport aérien européen et maison-mère de Brussels Airlines, a récemment estimé avoir 10.000 salariés en trop au regard de la crise. Des négociations sont en cours entre Lufthansa et la Belgique pour une éventuelle aide de l'Etat, à hauteur de 290 millions d'euros, selon la presse belge.

Le gouvernement belge attend d'abord «un signal clair» du géant allemand sur l'avenir de sa filiale belge, a affirmé mardi le ministre des Finances Alexander De Croo. «Il est nécessaire qu'un plan d'avenir crédible soit mis sur la table (...) On ne veut pas d'un simple scénario de liquidation, il faut aussi qu'il y ait des investissements», a-t-il ajouté.

Lufthansa négocie par ailleurs une aide se chiffrant en milliards d'euros avec l'Etat allemand, qui pourrait en contrepartie faire son retour après plus de 20 ans d'absence au capital de l'ancienne compagnie publique. Brussels Airlines, première compagnie belge du secteur aérien, a succédé en 2002 à l'historique Sabena déclarée en faillite l'année précédente. Elle revendique un chiffre d'affaires annuel de 1,5 milliard d'euros en 2018.

Lufthansa est entrée au capital en 2009 et, depuis janvier 2017, la SN Airholding qui chapeaute Brussels Airlines est détenue à 100% par la Deutsche Lufthansa AG.

AFP


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